Voici quelques considérations concernant l’extrait posté ici-même le 16 février 2010 s’intitulant densité irréelle du paysage .
Georg Büchner entreprend l’écriture de Lenz en 1835, il a 21 ans et mourra 2 ans plus tard du typhus. Il laisse un manuscrit fragmentaire, non-fini mais qui tire toute sa force et sa fulgurance de cet état d’ébauche, une provocation à la correction; quelque chose de tranchant, de tendu qu’il n’a pas remanié selon les standards d’écriture de son époque. C’est par cette porte là qu’il fait son entrée dans la modernité.
Jakob Lenz est un des auteurs apparentés au mouvement d’avant-garde littéraire et politique du Sturm & Drang (tempête et passion) qui regroupa de 1760 à 1780 de jeunes écrivains Allemands, citons Goethe et Schiller. En janvier 1778, il effectue un voyage à pied, une traversée des Vosges pour se rendre à Waldersbach où vit le pasteur Oberlin. Il franchit cet espace montagneux déchiré dans le but d’être soigné par le pasteur de violentes crises de démence. Cinquante années plus tard, Büchner prit connaissance d’un document écrit de la main du pasteur Oberlin et destiné aux proches de Jakob Lenz pour leur expliquer ce qu’il s’était passé durant son éprouvant séjour.
J’ai relu le début de Lenz parce qu’un récit de voyage, avec scènes d’équilibre-déséquilibre à flanc de montagne m’y avait fait penser. Mais dans un autre espace, la Colombie et d’un temps qui rend possible de boire un café avec l’auteur, Joël Mützenberg.
Mais nous verrons ça demain…
Comment (1)
Je dirais même plus: «Friede den Hütten, Krieg den Palästen!»